Séance d’ostéopathie ou de kiné, comment se déroule-t-elle ?

Comment se déroule une séance d’ostéopathie ou de kiné

1er temps : l’accueil du patient et l’ « anamnèse * »

Entretien séance d'ostéopathieLors d’une séance, a la manière d’un détective, l’ostéopathe va mener une 1ère enquête « verbale ».

  • quel est le motif de consultation/ la plainte ?
  • quel en est le contexte ? (localisation/type de symptômes, historique : depuis quand/comment, facteurs aggravants/soulageants, signes associés…)

Les antécédents (traumatiques, médicaux, chirurgicaux…) ainsi que les éventuels traitements médicaux sont des éléments indispensables à connaître. Ils permettent au thérapeute d’appréhender l’état de santé général> de son patient et d’adapter ses techniques à chaque situation.

En tant que praticien de 1ère intention et afin de garantir la sécurité du soin, il est impératif de s’assurer que le motif de consultation s’inscrit dans le champ de compétences de l’ostéopathie. Dans le cas contraire, le patient est réorienté vers son médecin traitant ou vers le professionnel concerné (kinésithérapeute, podologue, psychologue/sophrologue, naturopathe…).

2e temps de l’ostéopathie : L’origine de la plainte

Des tests spécifiques et un examen palpatoire minutieux de certaines zones vont permettre à l’ostéopathe de dégager une hypothèse étiologique (= causale) de la plainte.

Une structure « en bonne santé » est une structure qui jouit de rapports mécaniques sans contraintes avec ses voisines ainsi que d’une innervation et d’une irrigation sanguine satisfaisantes.

La distinction entre tissu « sain » et tissu « en lésion » se fait grâce à un test de densité tissulaire. Les pressions/dépressions exercées manuellement par le thérapeute lui permettent de savoir très rapidement ce qui est « normal » de ce qui ne l’est pas.

La difficulté de pénétration du tissu lésé s’explique par son manque de sollicitations mécaniques. Dans le temps, la diminution des échanges liquidiens conduit à sa « déshydratation », à sa densification.

Remarques :

  • Les tissus (ensemble de cellules) conjonctifs de « soutien » sont omniprésents dans l’organisme : peau, os, ligaments, fascias, muscles…
  • Il est toujours important pour le thérapeute de demander confirmation de son ressenti auprès de son patient. Il est rare que patient et thérapeute ne tombent pas d’accord sur le caractère lésionnel d’un tissu.
  • Faire ressentir ces différentes sensations au patient est intéressant pour lui faire prendre conscience de son propre corps… et de ses propres lésions !

Dans un 1er temps, l’ostéopathe teste les zones anatomiques en rapport direct avec la plainte.

Pour que rien ne lui échappe, il testera dans un 2nd temps les zones anatomiques en rapport avec la plainte mais situées plus à distance (via les « variables de régulation » mécanique, neurologique, vasculaire).
Les phénomènes de douleurs projetées et référées sont une parfaite illustration de la complexité du système nerveux et autant de « pièges » à éviter pour le thérapeute.
Ex : un problème cardiaque peut engendrer une douleur à l’épaule ou à la mâchoire alors que ces dernières ne présentent aucune lésion !

Il est primordial d’établir une cohérence entre ce que le patient sent et ce que le thérapeute ressent.

Remarques :

Si la cohérence n’est pas très importante, cela peut signifier que :

  • l’ostéopathie n’est peut-être pas le soin le plus adapté à la situation
  • le motif de consultation peut nécessiter une prise en charge plus globale/multidisciplinaire

3e temps traitement de l’ostéopathie : correction des zones « en lésion »

Correction manipulation zone de lésionPour chaque traitement, l’ostéopathe adapte sa prise en charge aux spécificités de son patient (antécédents, âge, sensibilités…).

Ses techniques/manipulations dépendent du type de structures lésées :

  • Articulaire (structurelles directes/pompage) : pour qu’une articulation soit libre, il faut qu’elle soit bien « huilée », que les os « coulissent bien ». En cas d’accrochage, le thérapeute ressent une limitation de la mobilité qu’il se doit de restaurer. La manipulation articulaire (ou « thrust ») est un outil mécanique qui fait réagir de façon réflexe le tissu lésé en augmentant ses échanges sanguins. Un petit bruit peut alors se faire entendre et correspond à un phénomène de cavitation qui est aujourd’hui bien connu (cf. « Pour en savoir plus »).
  • Crânienne
  • Viscérale
  • Tissus « mous » (muscles, fascias, ligaments, aponévroses…)

Après-séance/Résultats

L’efficacité du traitement ne dépendra EN AUCUN CAS de la « réaction cavitaire » (craquement) obtenue (en cas de manipulations articulaires) mais bel et bien de la modification/du changement de la densité tissulaire obtenue (testée à nouveau à l’issue du traitement).

Le temps permettra de valider ou d’invalider le plan de traitement du thérapeute en apportant (ou non) un soulagement au patient.

Pour cela, il est essentiel de patienter quelques jours/semaines avant que les résultats n’apparaissent pour que l’organisme puisse « digérer » la séance.

De ce fait, il n’est absolument pas rare que des réactions secondaires +/- fortes (courbatures, fatigue, douleurs…) se manifestent dans les 24/48h (voire plus…).

Cela peut s’expliquer par le fait que :

  • le patient a (souvent) mal à son arrivée (1er motif de consultation). Malgré sa douleur, le thérapeute est obligé de toucher, de mobiliser, de manipuler son corps pour dispenser ses soins.
    Comment retirer une écharde plantée dans un pied sans se frayer un (petit) chemin dans l’épiderme ?
  • en l’absence d’un facteur déclenchant bien identifié, il s’agit souvent d’une incapacité du corps (voire de l’esprit) à faire face aux sollicitations de la vie courante. Dans ce cas, il paraît peu surprenant qu’en tentant de réduire les phénomènes de compensation, le corps réagisse.
    Ces réactions ne sont-elles pas justement le signe d’un changement ? Le corps entre dans une forme de « rodage » qui, à moyen/court terme, lui sera sûrement favorable…

Nombre et rythme des séances

Il est impossible de prédire le nombre de séances. Néanmoins, 2 consultations sont souvent un minimum.

À moins que le motif de consultation ne soit « facile » et que le peu de zones en « lésion » ait favorablement réagi à l’issue de la 1ère séance, il est toujours intéressant de revoir le patient une 2nde fois car :

  • cela permet d’avoir un retour/contrôle de ce qui a été fait à la 1ère consultation (modifications de la densité des lésions, des symptômes)
  • cela augmente les chances de réussite et la durabilité du traitement

Sauf en cas de pathologie chronique, il est très rare d’être amené à voir plus de 3 fois un patient pour le même motif.

La règle d’or est de ne surtout pas forcer. Si le corps n’accepte pas, ne supporte pas davantage de sollicitations/corrections (trop douloureux, peu de changement de l’état des tissus), le thérapeute DOIT l’écouter et s’adapter.
Chaque individu réagit différemment car chaque histoire est différente. Ce n’est en aucun cas un problème. Il faut simplement laisser le temps à la structure d’intégrer le changement, à son rythme…
Néanmoins, c’est quand « le fer est chaud qu’il faut le battre » : un délai d’1 à 2 semaines maximum entre 2 séances est souvent préconisé.

Durée et coût d’une d’ostéopathie ou de kiné ?

La durée d’une séance varie entre 30 et 40’ et son montant est de 50€ (règlement par chèque ou en espèces).

* anamnèse
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